Europe, Strasbourg

Chaire UNESCO “Pratiques journalistiques et médiatiques. Entre mondialisation et diversité culturelle”

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Description et mandat de la chaire

La chaire UNESCO en “Pratiques journalistiques et médiatiques – Entre mondialisation et diversité culturelle” a pour objectif principal l’étude du rôle et de la place des médias et notamment des nouveaux médias dans les évolutions sociales et culturelles au sein de l’Union Européenne et dans le monde.

Elle voit aussi à…

  • Promouvoir un système intégré d’activités de recherche, de formation dans le domaine des pratiques journalistiques et médiatiques, entre mondialisation et diversité culturelle.
  • Faciliter la collaboration entre chercheurs de haut niveau, professeurs de renommée internationale de l’Université et des institutions d’enseignement supérieur de France, d’Europe et d’Amérique du Nord et d’autres régions du monde.

C’est autour des pratiques, usages, et mutations de la communication au XXIe siècle (depuis 2010 notamment) que se tournent les recherches, événements et travaux de la Chaire 769 “Pratiques journalistiques et médiatiques : entre mondialisation et diversité culturelle”. Elle s’inscrit dans le cadre du Pôle “Dialogue interculturel” engagé par l’UNESCO et la Commission Nationale Française pour l’UNESCO.

Elle est à vocation transdisciplinaire afin de croiser les approches, méthodologies, référentiels, et de rendre hybride ses résultats en les émaillant de cas concrets issus de liens tissés avec les organismes publics, entreprises, associations, ONG, etc.

La première période (2007-2014), a été consacrée à s’inscrire dans le prolongement des actions réalisées précédemment par le titulaire antérieur, tout en impulsant une dynamique en phase avec l’actualisation du secteur aux évolutions plus que notables cette dernière décennie. Après un état des lieux de la reconnaissance des minorités culturelles et linguistiques au sein des États-Nations, dans le contexte de la construction de l’Union Européenne, il en est ressorti que la mondialisation et la globalisation des flux d’information et de communication ne sont plus la clef de voûte des recherches. Ce qui prévaut est désormais au croisement des usages d’instantanéité, des inégalités d’accès et d’éducation aux médias. L’accent a été mis sur l’activité des médias, l’émergence des fake news et incivilités numériques, et des dérives et mutations des médias traditionnels (presse écrite, radio, télévision) ou numériques (sites web, réseaux sociaux, etc.).

Les dernières années de travail ont permis de faire trois grands constats :

  1. On assiste à une numérisation des médias traditionnels. Si l’on parlait des pays développés ce n’est plus la terminologie adaptée dans la mesure où le taux d’équipement et d’accessibilité se sont démocratisés. La majorité des médias classiques sont désormais également mis en ligne sur le web, Si capter les générations natives est un enjeu, conquérir les générations actives en est un tout autant sensible car pourvoyeur d’interactions sociales et professionnelles.
  2. Le clivage Nord / Sud reste d’actualité mais la transition numérique est transgénérationnelle et dépasse le cadre des frontières et motifs voire mobiles économiques dès lors qu’il s’agit des médias sociaux. Tous les pays sont en train de réfléchir à la façon de les gérer pour qu’ils favorisent les échanges entre citoyens sans laisser libre cours à la violence et au dénigrement. Les législations (type RGPD) se mettent en place dans les pays les plus avancés.
  3. Les médias sociaux ont un fonctionnement largement déterminé par la technologie (déterminisme technologique), et par l’économie (déterminisme économique). La liberté dont bénéficient les citoyens des différents pays relève du déterminisme politique. Mais chaque culture se les approprient à sa manière. Les médias sociaux peuvent autant créer des pratiques addictives que novatrices, induire les individus à la désinformation ou les rendre la cible d’un matraquage publicitaire. Mais ils peuvent créer du lien social là où on ne les attendait pas. De nombreuses cultures utilisent les médias sociaux pour rassembler leur savoir par des outils collaboratifs, des méthodes participatives, des usages coopératifs afin de dépasser des barrières sociales (des auteurs masculins ont des contacts avec des femmes dans des pays musulmans) ou pour tout simplement élargir leur horizon culturel, intellectuel et de compétences. Le fossé numérique n’est pas spécifique de la relation Nord/Sud, il est universel avec des causes sociales, culturelles, économiques. Les fondations des grandes entreprises de Telecom travaillent à le combler, sans oublier leur intérêt, mais les États sont dans des logiques d’accompagnement pour former les citoyens au numérique et développer une règlementation internationale où les principes éthiques sont adaptés à la spécificité du support. Les évolutions rapides sont encouragées par l’amélioration des techniques et les enjeux politiques et financiers.

La période de pandémie que nous venons de vivre nous a renforcé dans l’idée d’étudier la circulation de l’information vraie ou fausse de la part de tous les acteurs : gouvernements, médias, entreprises, associations en tout genre, grand public…

(UNESCO No. 2007FR0769)
(Ver. 03-2023)

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